vendredi 27 février 2009

Brocante

De bons amis à nous font, une à deux fois par an, les brocantes. Ils profitent de ces occasions pour vider garage et placards et se débarrasser de trésors inutiles contre quelques billets. La tradition veut que la recette soit dépensée, le soir même, dans un petit resto du coin, face à une andouillette-frites accompagnée d’un petit vin de pays bien frais.
Monsieur Pierre Bergé a eu la même idée. La vente des objets de son grenier a rapporté, nous dit-on, 373,5 millions d’euros, lors de sa brocante, ces derniers jours. Grosso modo, cela represente la valeur de près de 19 millions d’andouillettes grillées à point et de frites dorées et croustillantes, soit plus de cinquante siècles de repas quotidiens, années bisextilles, dimanche et jours fériés inclus. Mazette !


mercredi 1 octobre 2008

Perturbation planétaire

Le monde entier se pose la question. Cela va-t-il durer, ou bien s’agit-il d’une simple crise passagère ? Être confiant disent les gazettes, ne pas s’affoler, ne pas s’exposer. Pas de panique. Du calme. Du sang-froid. Bon. En attendant, chacun essaie de se protéger comme il peut. C’est facile pour ceux qui sont sous couvert de parapluies haute sécurité, bien dorés. Mais pour les autres, pour ceux qui n’ont rien vu venir ? Les petits, les sans grades, les vous et moi ? Que faire ? Ils pensaient, ces communs des mortels, que, jusqu’à la fin des temps, jamais, au grand jamais, pareille perturbation ne serait possible. Et pourtant, si :
Mesdames, Messieurs, il neige sur la planète Mars.



"De la neige tombant des nuages au-dessus de la planète Mars a été détectée par la station météorologique canadienne installée sur la sonde Phoenix, de la NASA." (Source: Radio-Canada. 30/9/08).

vendredi 20 juin 2008

Méduses en villégiature

Il est du dernier cri, pour la Pelagia noctiluca et ses copines, de passer ses vacances au bord de la méditerranée. Le littoral varois est très tendance, cette année, pour toute méduse digne de ce nom et un tant soit peu “people”. Les méduses ne craignent pas, entre elles, la promiscuité, et paradent, à fleur de mer, par centaines, fières sous leurs ombrelles en dentelles. Tout cela est très chic, très mode. L’eau est chaude, il fait beau. C’est parfait.
Seulement, voilà : 2008 est une année à touristes. Toutes les gazettes, tous les médias, en parlent et lancent un cri d’alarme : la côte est envahie par des milliers de corps visqueux, recouverts d’huile, de crème, et d’onguents de toutes sortes. Ces visiteurs indésirables sont attirés, comme par un aimant, par l’eau, dans laquelle ils se plongent régulièrement, tout au long de la journée, perturbant ainsi la baignade de nos tranquilles estivantes aux fines et jolies tentacules : C’est la panique chez les Pelagia qui voient leurs vacances gâchées.
Que font les autorités ? Ne pourrait-on pas dévier le flot des intrus en maillots de bain vers des zones dédiées pour les empêcher de nuire ? Créer des sortes de bassins isolés sur pilotis et qui leur seront réservés ? Ou bien encore obliger ces parasites ambrés à utiliser des radeaux pour ne pas gêner les méduses ? C’est un réel problème qui, s’il n’est pas résolu au plus vite, finira par éloigner nos starlettes translucides de nos stations balnéaires. Elles iront passer leurs vacances ailleurs, c'est sûr. Réagissons avant qu’il ne soit trop tard !

lundi 3 mars 2008

Pubs

Catastrophe ! Il est question, paraît-il, de supprimer la pub sur la télévision publique. Nos décideurs veulent nous priver de ces minutes de pause, indispensables à tout téléspectateur de base. Les rois de la télécommande ne pourront plus profiter de ces instants bénis pour zapper tous azimuts sur les autres chaînes. Monsieur devra aller lui-même chercher la canette de bière ou le yaourt, mission d'ordinaire dévolue, comme il se doit dans tous les couples, à Madame, pendant le temps de Réclame. Une catastrophe, je vous dis. Et la pause pipi ? Hein, vous en faites quoi de la pause pipi ? Devra-t-on se retenir pendant toute notre série policière préférée, ou alors demander, au retour du petit coin, un bref résumé de ce que l'on a raté avec pour réponse : "Ben, il y a deux morts de plus et... mais attends, je vais perdre le fil si je te raconte" ? Quid, aussi, du coup de téléphone à donner à Tata Jacqueline pendant qu'un Papy boit du Danacol sur l'écran ? Et la rétention d'information ? Vous y avez pensé, vous, à la rétention d'information ? Comment va-t-on connaître le nom du fromage qui se tranche avec un brin d'herbe ? Et si nous voulons acheter la voiture qui se transforme en monstre métallique, qui fait du ski, franchit les obstacles, et tout et tout, qui va nous renseigner ?
Bientôt, toutes ces données circuleront sous le manteau. Seuls des initiés donneront des nouvelles des produits de consommation lors de réunions clandestines :
- Tu connais le nouveau détergeant à la sève de baobab ? Non ? Rendez-vous ce soir où tu sais, mais chut ! c'est top secret.
Malheur à ceux qui resteront en dehors de ces cercles privés. Ils ne feront jamais la différence entre biscuits en vrai et faux chocolat, n'utiliseront que des shampoings "ordinaires", et paieront deux paires de lunettes au prix de deux paires de lunettes. Les pauvres...


Pour vous remonter le moral, j'ai retrouvé, sur le net, cette célèbrissime annonce pour les Cachous Lajaunie. Elle date de 1985. Trois secondes de bonheur avec la pulpeuse Krysten Hocking.


mercredi 20 février 2008

Anniversaire

Je sais. En général, ce sont les autres qui vous souhaitent bon anniversaire. S’auto-célébrer relève du narcissisme le plus pointu. Mais, que voulez-vous, "L’Écritoire" a un an, ces jours-ci, et il me semble normal de ne pas passer sous silence pareil événement. Oui, voilà donc un an que ce blog accueille, sur la toile, mes petits billets.
Certains lecteurs fidèles - ils existent ! - me font part, hors blog, de leurs visites régulières, et s’étonnent, quelques fois, de devoir rester de longs jours, voire plus, pour découvrir un nouvel article. Je voudrais leur dire que "L’Écritoire" n’est pas un journal mais un espace où je dépose, de temps en temps, des petits mots. Comme on raconte une anecdote à des amis. Comme on gribouille quelques phrases sur les pages d'un carnet de voyage. Patience, il y en aura d'autres, des Et patati et patata et des Bla bla bli et bla bla bla. Mais, en ces temps d'anniversaire, c'est comme ça, allez savoir pourquoi, - l'émotion, peut-être - point de gribouille. Cornegidouille !

dimanche 6 janvier 2008

GPS

Le père Noël nous a offert un GPS. Vous savez, ce petit appareil sophistiqué qui, relié on ne sait comment à une batterie de satellites, nous repère et nous situe au mètre près, nous guide, nous emmène, nous ramène. En voiture, une voix féminine, douce et calme, nous dit de tourner à droite quand il faut tourner à droite, à gauche quand il faut tourner à gauche. Une co-pilote de rêve. Elle ne s’énerve jamais, ignore le “C’est pas par là pour aller chez tata Jacqueline !”, ou encore le “Fallait pas prendre l’autoroute !”, et ne réagit jamais au célèbrissime : “T’as qu’à prendre le volant, toi qui sais tout !”. Une merveille.
Le GPS peut aussi s’utiliser en mode piéton. Il vous indique que vous êtes chez la boulangère quand vous êtes chez la boulangère, et qu’il faut traverser la rue pour aller chez le boucher, si celui-ci se trouve en face. C’est fameux. Je regrette, cependant, qu’il faille toujours indiquer notre destination à la jolie personne qui se trouve dans l’appareil. Pourquoi pas de promenade inattendue ? De balade vers l’inconnu ? De circuit-mystère ?
Je n’ai pas encore assimilé totalement les 130 pages du mode d’emploi téléchargé sur internet. Peut-être y a-t-il une option “surprise” à programmer ? Je m’y replonge illico.

Vœux

Belle et bonne année à tous ceux qui passent par "L'Écritoire".
Aux autres aussi.

1er janvier 2008. Petite crique à Bandol (Var).

mercredi 28 novembre 2007

Le réveil de l'inconnue

J'ai retrouvé, hier, en rangeant de vieux cartons à dessin empoussiérés, ce croquis réalisé en 1968. C'était l'époque de "l'Ecole des Métiers d'Art". Qui est cette inconnue, cette anonyme camarade de promotion d'alors, qui a dormi, pendant de longues années, au milieu d'autres gribouillis au crayon, au fusain, à la craie, rares vestiges de mes années d'études ? Pourquoi a-t-elle le regard triste et lointain ? Est-elle devenue graphiste comme moi, ou bien styliste, décoratrice, architecte d'intérieur ? Se souvient-elle d'avoir posé pour moi, comme nous le faisions tous, à tour de rôle, lors des séances de "croquis habillé" dans l'amphi de l'hôtel Salé, rue de Thorigny, à Paris, là-même où, aujourd'hui, les murs sont recouverts des toiles de Picasso ? Cette jeune inconnue, pour m'avoir permis de remonter le temps, aura désormais un nom. Je vais l'appeler Madeleine.


lundi 26 novembre 2007

Tchékhov

En juin dernier, la troupe de l’Atelier-Théâtre d’Hachette-Livre, dirigée par Pascale Cousteix, donnait une représentation au Centre culturel Maurice Ravel, à Paris. Quatre petites pièces de Tchékhov constituaient le spectacle. L’occasion, une fois de plus, pour Renelle, de monter sur scène. La voici dans “Le jubilé”, sur des images extraites de la vidéo, filmée, comme d’habitude, par notre ami Guy Gibert, toujours fidèle au rendez-vous. Une belle soirée.









dimanche 25 novembre 2007

Le tarama de Guy

Guy et Jocelyne sont nos amis. Pour preuve, quand nous allons chez eux, Jocelyne nous accueille toujours par un " bonjour les amis ! ". Guy est un grand spécialiste du tarama. Un maître incontesté. Il le prépare lui-même et dose les ingrédients comme le ferait un laborantin. Le résultat est fameux : ni trop fort, ni trop fade, avec juste ce qu'il faut de citron pour valoriser la saveur des œufs de poisson, pour donner au tarama ce goût fin et subtil qui s'exhale en bouche. La teinte est belle, pâle, presque nacrée. Nous sommes loin de la mixture couleur garde-robe d’une Barbara Cartland, rose-bonbon et flashy, celle prête à être consommée, du commerce. Les petits blinis, gardés au chaud, se tartinent, avec précaution, de fines couches du précieux mélange. On savoure. C'est divin. Et si, en plus, il y a de la Vodka, alors...


mardi 6 novembre 2007

Arcimboldo

Nous comptions, le week-end dernier, aller visiter l’exposition Arcimboldo au musée du Luxembourg. Tous ces portraits anthropomorphes, composés à partir de fruits, légumes et autres plantes, nous tentaient par cet après-midi d’automne. Une fois sur place, on nous annonce deux heures d’attente. Deux heures de queue. Même si nous étions des végétariens acharnés, ardents défenseurs de la courgette et du potiron, patienter aussi longtemps sur le pavé parisien relèverait de l’exploit. Nous renonçons. Le ciel est sombre. Il fait froid. Ceux qui persistent commencent à avoir des fourmis dans les jambes. La quasi immobilité transforme petit à petit leurs visages. Les nez prennent des couleurs, deviennent poires, pommes, carottes ou aubergines. Les joues rosissent et se mutent en oranges, en pêches ou en grenades. Les oreilles sont pleurotes ou girolles, les mentons pommes de terre, figues de barbarie. Le vent fait danser les coiffures, elles se métamorphosent en scaroles, en frisées, en grappes de raisins blancs ou noirs. La rue de Vaugirard se change en un immense champ de maraîcher. C’est la ronde des céleris, des asperges, des artichauts, des poivrons ! Pauvres visiteurs qui font la queue et ne prennent pas la peine de se regarder les uns les autres. L’expo est dans la rue. Dites à monsieur Giuseppe Arcimboldo que ses toiles sont vivantes et qu'elles battent le pavé. Mais si, c'est vrai, nom d'un navet !


Expo Arcimboldo. 15 sept.- 13 janvier 2007.
Musée du Luxembourg. 19 rue de Vaugirard 75006 Paris.

jeudi 25 octobre 2007

Salons

Selon l’agence Reuters, "L’Autriche accueillera, à la fin du mois, le premier salon du divorce, destiné à aider les couples à rompre leurs unions avec un minimum de tracas. Baptisé “Nouveau départ”, ce salon permettra à ceux qui cherchent à retrouver leur célibat de communiquer avec des juristes, des médiateurs, des détectives privés, des agences immobilières ou encore des agences de voyage".
Fort bien. Mais ne serait-il pas judicieux de créer, également, le salon de la scène de ménage, de la dispute, et du conflit inter-conjoints ? Avant d’envisager le pire, la séparation pure et définitive, les couples en litige pourraient s’y rendre, pour s'expliquer, consulter, se renseigner. Plutôt que de se crêper le chignon au sujet de la couleur de la moquette, de la destination des prochaines vacances, de l’invitation chez belle-maman, ou tout simplement de la manière de presser le tube dentifrice, Madame et Monsieur, pourraient, de stand en stand, rencontrer spécialistes et modérateurs de tous poils. Des professionnels du “Calmons-nous”. Des adeptes du “C’est pas grave”. Des diplômés du "Faut faire des concessions".
Notre couple repartira, réconcilié et serein, bras dessus, bras dessous, avec moult prospectus, tracts, dépliants et documentation sur "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scène de ménage".
- Finalement, tu as raison, le bleu c’est mieux, pour la moquette.
- Non, c’est toi, écru c’est plus joli.
- Non, bleu !
- Écru !!
Oups !

samedi 13 octobre 2007

Sportifs

Aujourd’hui, demi-finale de la Coupe du monde de rugby, France-Angleterre. Nous ne pratiquerons pas, exceptionnellement, le Five O’clock Tea, ce samedi après-midi. Point de thé, point de cake ou de pudding. Ils seront remplacés par des produits "bleu-blanc-rouge", que ce soit un gâteau basque, ou encore béarnais, une charlotte de Gascogne, une pompe à huile provençale, voire des navettes à l’anis, ou tout autre délice hexagonal. Et au diable l’infusion ! Du costaud, du musclé ! De l’Armagnac !
Dès vingt heures trente, le téléphone est sur répondeur, les volets clos, la télé branchée. La pizza de compétition est dans le four, les canettes des soirs de match au frais. Vingt et une heures : nous sommes prêts. Prêts, je vous dis. Faites savoir à l’arbitre qu’il peut siffler le début de la rencontre.

vendredi 12 octobre 2007

Toujours plus haut

Fin septembre, à Lyon, la ministre du Logement et de la Ville, Madame Boutin, a proposé, selon l’agence Reuters, d'ajouter un étage aux immeubles bâtis comme à ceux en construction, afin d'enrayer la crise du logement en France : “Cette idée offre l'avantage de ne pas consommer trop d'espace”. “Il faut faire preuve d’inventivité” a-t-elle souligné. La suggestion est alléchante. Mais pourquoi s’en tenir là ? Pour lutter contre les embouteillages, toutes les voitures devront, désormais, comme les bus à impériale, être duplex, ce qui diviserait leur nombre par deux. Fini les bouchons ! Je propose, également, que les piétons à “un étage” soient systématiquement verbalisés. Pour pouvoir circuler chaque individu devra porter sur ses épaules une autre personne (avec permutation, chaque 1/4 d’heure, autorisée), les trottoirs seront, ainsi, dégagés, et les queues réduites de moitié.
C’est simple, pour résoudre un problème, il suffit de prendre de la hauteur et la solution apparaît, limpide.

vendredi 28 septembre 2007

Cadeaux

Je le sais, ce n’est pas bien. Ce n’est pas bien de s’énerver au téléphone. Je le fais pourtant régulièrement, plusieurs fois par mois. Il va falloir absolument que je me contrôle et que je profite, à chaque nouvel appel, des cadeaux que j’ai gagnés, par tirage au sort ou par sélection directe. Mon attitude, négative et bougonne, face aux opératrices qui m’annoncent la bonne nouvelle, nous a déjà fait perdre cinq cuisines entièrement équipées, trois voyages en résidences clubs aux Baléares, quatre canapés en cuir haut de gamme, deux caisses de Bourgogne, des produits surgelés en pagaille, sans parler des nombreuses réductions offertes sur toute une série d’équipements pour la maison.
Du calme. Qu’on le dise à tous les Pères Noël, désormais j’accepte toutes ces offres à gogo. À gogo ?

mardi 25 septembre 2007

Tigre

Posséder un tigre du Bengale à la maison présente bien des avantages. Non seulement il est très tendance, lorsqu’il fait la sieste, devant la cheminée, mais il protège, aussi, le domicile, contre les visiteurs indésirables, cambrioleurs et autres monte-en-l'air, son rugissement, d’une portée de deux kilomètres, remplaçant, avec efficacité, sirène et alarme. Il permet à son maître de se balader, en le tenant en laisse, bien sûr, sans le risque d’être importuné, à chaque coin de rue, par quelques malfrats, truands ou voyous mal intentionnés. À vos côtés, un tigre du Bengale vous transforme illico en frimeur de première classe. Plus besoin de gym, de longues séances de musculation, le moindre avorton devient sûr de sa puissance, et peut parader, torse bombé, allure altière, sous les regards, mêlés de crainte, de respect et d’admiration, de ses voisins de trottoir. Vous devenez le roi du quartier. Bien entendu, vous avez suivi, au préalable, une formation, avec, à la clé, l’obtention d’une “autorisation de propriété et d’aptitude à la maîtrise d’un tigre du Bengale” délivrée par les administrations compétentes. Cela va de soi. Ben oui. Quand même.

Aquarelle envoyée, suite à la lecture de cet article,
par Martine Girard, illustratrice et amie de longue date.

Lien vers le site de Martine Girard

jeudi 20 septembre 2007

Noisettes

A tous les écureuils qui recherchent des provisions pour l’hiver, je signale que notre noisetier, au fond du jardin, a produit, cette année, un nombre impressionnant de fruits. Notre consommation personnelle se limitant au grignotage de quelques noisettes par jour (un peu plus les soirs d’apéritif), nous invitons les Sciurus vulgaris, les bruns, les roux, d’ici ou d’ailleurs, installés de longue date ou fraîchement arrivés, à venir, en famille, se servir à volonté.
Faites passer l’info, s’il-vous-plaît.

Oléron

Quelques images d'Oléron à partager.






mercredi 19 septembre 2007

Eglade

Nous avons passé un grand week-end sur l’île d’Oléron, à l’invitation de nos amis Jocelyne et Guy dans leur jolie petite maison de Grand-village. Ce fut l’occasion de découvrir, pour nous, outre les immenses plages de sable, les dunes, la forêt, les nombreuses pistes cyclables et les petits ports de pêche, une spécialité régionale dont nous conservons encore le souvenir intact.
L’églade est une manière de préparer les moules tout à fait rigolote et inattendue. Les bébêtes sont disposées sur une planche de bois, à touche-touche, selon un schéma très précis, que seuls des “égladiers” aguerris et expérimentés peuvent réaliser. L’ensemble est ensuite recouvert d’aiguilles de pins séchées que l’on enflamme. Dix minutes plus tard on déguste. Une merveille. Un fumet incomparable. Un délice. Et le petit blanc du pays n’est pas mal non plus. En sortant du caboulot, sur le port des Salines, nous nous sommes promis d’y retourner un jour. Pour nous régaler à nouveau, et pour faire la bise à Patricia, la patronne.


mardi 11 septembre 2007

La palourde et le requin

Une étude, publiée récemment, signale que la surpêche des gros requins menace la survie des palourdes et des coquilles Saint-Jacques. Les gros requins se nourrissent de raies qui, elles, engloutissent des tonnes de palourdes. Si l'on supprime les premiers, les raies prolifèrent et les coquillages disparaîssent. Autrement dit, pour que les petits soient protégés, il faut que les gros s'empiffrent. Pour que les uns survivent les autres doivent rouler carrosse. La vie n'est pas simple au fond de l'eau. Au fond de l'eau ?

vendredi 24 août 2007

Retour de flamme

Madame Cao Zuosheng est une drôle de mamie. Une sorte de mémé hyperactive. Cette chinoise de 103 ans, au lieu de tricoter, comme tout le monde, et de rester sagement au coin du feu avec ses chats, s’est mise en tête de porter la flamme olympique, lors des jeux de Pékin en 2008. Le China Daily nous signale qu’elle s’entraîne en parcourant 300 mètres, deux fois par jour, à l’aide d’une canne. Bon. Son intention de faire partie des milliers de relayeurs, tout au long des 137 000 km du parcours de la flamme jusqu’à son arrivée dans le stade, ne peut qu’être saluée avec respect. Il me semble, cependant, que pour réussir une telle perfomance, elle ne doit pas, à l’heure de la tisane, ne boire que de la verveine, de la camomille, ou du tilleul-menthe. Je propose qu’on lui fasse subir immédiatement un contrôle anti dope-âge. Pour voir.

vendredi 17 août 2007

Vélib'

Nous avons choisi une belle journée de pluie pour tester les Vélib', ces nouvelles machines bizarres, en libre-service, qui ont envahi Paris depuis quelques semaines. Le Vélib' ressemble, à s’y méprendre, à un vélocypède commun à un détail près : Son utilisation nécessite, au préalable, une formation indispensable. Tout futur vélocycliste amateur se doit d’étudier, avec minutie, le mode d’emploi, sous les yeux attentifs des autres postulants, eux aussi en stage d’initiation, agglutinés autour de la borne miraculeuse en charge de délivrer le sésame libératoire. C’est une opération délicate. Au bout de trois essais infructueux, une pause récapitulative est de rigueur. Le dialogue s’installe dans le petit groupe : “Et vous, comment faites-vous ?” “Comme vous !” “Et ça marche ?” “Non !”. Tous les Vélib', impeccablement alignés, nous regardent de travers, tels des sphinx impassibles, attendant que l’on trouve la réponse à l’énigme concernant leur déverrouillage. Arrive alors le sauveur. L’utilisateur diplômé. Le professionnel des pistes cyclables. Celui qui sait. Son arrivée est saluée avec tous les égards et le respect dû à celui qui connaît le secret. Très simplement, mais avec une pointe de fierté justifiée, il indique, en vingt secondes, la marche à suivre. Déverrouillage et, en bonus, verrouillage pour le dépôt, à l’arrivée, dans une autre station. Merci. Merci. On devine donc l’avantage indéniable de ces vélos parisiens à dispo : ils facilitent la communication inter-piétons. C’est tout juste si, pour avoir partagé leur ignorance pendant plus d’une demi-heure, les nouveaux initiés n’échangent pas leurs numéros de portables et leurs emails ! Appartenant désormais au club, nous avons pédalé dans la capitale, têtes hautes, nous permettant même de saluer, d’un petit geste discret, nos nouveaux camarades de balade, croisés au hasard des rues. C’était bien. Nous le referons.



Lien vers le site de Vélib'

mardi 7 août 2007

Venelles

Images de petites rues de l'arrière-pays varois. Pour les façades ocrées. Pour l'ombre et la lumière. Pour le calme des hameaux qui font la sieste. Pour la Provence.




vendredi 29 juin 2007

Chaleur

Juillet arrive et l’on reparle de lutte contre la canicule. Tous les médias y vont de leurs conseils, les mairies alertent leurs administrés, le gouvernement prend des mesures. Sus à la chaleur ! Halte au chaud ! Cependant, une fois la population à risques protégée, la montée du thermomètre présente souvent bien des avantages : Les belles revêtent des tenues légères et bucoliques, les épaules prennent l'air, les décolletés leurs aises, et les jupes froufroutent. Les amoureux sont amoureux. Les marchands de glaces font fortune, les jardins publics sont pleins de cris joyeux, les terrasses se parasolent de toutes les couleurs, et, dans les assiettes, les salades remplacent le bœuf mironton. Pourquoi cet acharnement des rouspéteurs et des râleurs, des grincheux et des pisse-froid contre le chaud ? Ne dit-on pas d’une personne distante qu’elle manque de chaleur ? Qu’elle est glaciale ? Qu’on la fuit parce qu’elle jette un froid ?
Chaud devant ! Préférons les ambiances chaleureuses accompagnées de rosés bien frais, les gaspachos et les carpaccios qui se savourent, entre amis, sous la tonnelle, les radis qui craquent sous la dent, les grillades qui rôtissent dans la bonne odeur du feu de bois, la pastéque écarlate, rafraîchissante, le melon ensoleillé et juteux, puis la sieste enfin, dans le champ de coquelicots tout chaud, chapeau de paille sur le visage, ou sous l'eucalyptus, aux feuilles désséchées et jaunies. Au placard les pulls et les manteaux, les gants et les écharpes ! Vive les bermudas et les tee-shirts, les nu-pieds et les pieds nus ! Et boire. Boire quand il fait chaud. Boire quand il fait chaud est un plaisir incomparable. L’eau glacée d’une fontaine, bue dans le creux de la paume, par forte chaleur, vaut tous les breuvages les plus subtils, tous les nectars. Un vrai bonheur.
Juillet arrive. Il fera chaud. Vive l'été !


jeudi 28 juin 2007

Dents

Madame Hatchepsout, célèbre reine de l’Egypte pharaonique, était tête-en-l’air, c’est sûr. Celle qui fit bâtir l’extraordinaire temple de Deir al Baheiri, sur la rive ouest du Nil, n’avait pas, sur elle, sa carte d’identité lors de son décès. Oubli on ne peut plus funeste. Depuis le 15éme siècle avant J-C, jusqu’à aujourd’hui, sa momie n’avait pu, pour cette raison, être identifiée. C’est chose faite depuis quelques jours : une molaire, trouvée dans une urne contenant des organes embaumés de la reine, correspond exactement à un trou dans la mâchoire d’une momie anonyme, qui gisait paisiblement dans les sous-sols du Musée du Caire. Analyses et tests ADN ont confirmé l’hypothèse.
Désormais, donc, pour prouver son identité, plus besoin de papiers à renouveler, de cartes et de tampons, il suffit de sourire. Montre-moi tes dents, je te dirai qui tu es ! Et pour les faux papiers, des prothèses feront l’affaire.


mercredi 13 juin 2007

Ne pas rater la marche

C'est nouveau. Dernière activité à la mode pour se maintenir en forme, le "Walking" vient de faire son apparition, plébicité dans tous les médias, d'ici ou d'ailleurs. Cette "marche rapide" - qui n'a rien à voir avec les marches de compétition, non, juste rapide, ni avec la randonnée, trop lente - renvoie le "Jogging" de grand-papa, beaucoup trop éprouvant, et à risques, aux oubliettes. Ce nouveau "sport" sollicite moins les articulations, et permet d'améliorer, aux dires des spécialistes, la musculature et le rythme cardiaque. En outre, c'est un moyen d'action très efficace contre la surcharge pondérale, l'arthrose, et moult autres désagréments. Une bonne paire de chaussures adaptées (les grandes marques, Nike, Adidas, etc... ont occupé illico le créneau), et en avant, marche ! Ne pas sauter, ne pas courir, marcher, marcher c'est tout.
Dans peu de temps, c'est sûr, d'éminents scientifiques nous diront que respirer est bon pour la santé, vous verrez.

lundi 11 juin 2007

Sieste

Le chat de la voisine n'a pas regardé, à la télé, la finale des Internationaux de France, à Roland Garros, hier après-midi. Se souciant comme de sa première souris du revers de Nadal et du coup droit de Federer, il a fait la sieste, comme toujours par beau temps, à l'ombre de l'azalée, devant notre maison. Une fois le match terminé, après s'être longuement étiré en bâillant, il a regagné sa demeure officielle, de l'autre côté de la rue. L'information méritait, je crois, d'être signalée à tous les amis des bêtes et de la raquette, des félins et du filet.


jeudi 31 mai 2007

Numérique

Les adeptes du « cheese » et du « ouistiti » le savent bien, il leur faut sourire lorsqu'ils sont photographiés. C'est comme ça. C'est la règle. Ce ne fut pas toujours le cas. Il est curieux de constater, sur de vieux clichés, que nos aieux, lorsqu'ils prenaient la pose, adoptaient toujours une position sévère, le buste droit, le regard fixe vers l'objectif. Pas la moindre risette. Pas le plus petit rictus. On les dirait fait de cire. Sourire de commande d'un côté, attitude stricte et figée de l'autre, dans les deux cas la représentation photographique est convenue, factice, truquée. Je préfère, et de beaucoup, les prises de vues sans préparation aucune, animées, natures, improvisées, volées. Les appareils photos numériques, qui autorisent une quantité innombrable de « clic-clac », permettent, aujourd'hui, de mitrailler tous azimuts, sans crainte de gâcher la pellicule d'antan. Profitons-en.


vendredi 25 mai 2007

Provence d'azur

Nous avons retrouvé, avec plaisir, le soleil de Sanary, la mer et les bateaux. De ces quelques jours passés dans le Var, voici des images à partager.






vendredi 20 avril 2007

Le paon, la colombe, et le vétérinaire

Depuis plus de dix ans je me fais couper les cheveux dans le même salon de coiffure. C'est, au hasard des rendez-vous, soit une petite Julie, soit une jolie Céline, qui officie. Il y a quelques temps, Julie me demande si l'heure d'été a une influence sur le comportement des animaux. Drôle de question. Les derniers potins, les futures vacances, la météo, font d'habitude partie des sujets incontournables dans ce genre de circonstances. Mais le décalage horaire chez les bébêtes, jamais. « Vous êtes bien vétérinaire » dit Julie. « Vétérinaire ? Pas du tout. Je suis graphiste ». Ma révélation ne semble la convaincre qu'à moitié. « J'étais sûr que vous l'étiez » dit-elle, « d'ailleurs, on vous appelle, depuis toujours, ainsi, au salon ». Fichtre. J'aurais préféré que l'on me prenne pour un acteur célèbre, un romancier connu, un sportif de haut niveau, que sais-je. Mais non. Vétérinaire.
Depuis ce jour, j'ai remarqué que les oiseaux du jardin me regardent curieusement, que le chat de la voisine se sent en sécurité chez nous, que les chiens, croisés dans la rue, me saluent avec respect. Même l'orang-outang du Jardin des plantes, à qui nous avons rendu visite, avec ma petite cousine, la semaine dernière, semblait vouloir me parler.
En ces temps de choix ne nous fions pas aux apparences. Entre le paon, fier et orgueilleux, qui fait le beau, et la colombe, j'opte pour cette dernière. Elle est plus vraie. Et je m'y connais, parole de véto.

lundi 16 avril 2007

Le perturbateur

Avec le temps radieux de ces derniers jours les oiseaux s'en donnent à cœur joie. Merles et merlettes, rouges-gorges, pies, moineaux, mésanges, tous ont réinvesti le jardin. Celui-ci leur sert de cour de récréation, de terrain de chasse, de garde-manger et de logement. Tout ce petit monde va, vient, s'agite, se course à qui mieux mieux, jusqu'à la tombée du jour. Vient alors le moment du concert quotidien. Avec entr'acte. En effet, vers vingt-heures, débute une orchestration, parfaitement réglée, où les « tii-tiiit », les « tiou-tiouut » et les « wiii » s'organisent avec harmonie. Vingt-heures trente : la pause. Plus un bruit. La joyeuse troupe en profite, sans doute, pour se désaltérer dans les petites flaques d'eau, au pieds des buissons, restes éphémères de l'arrosage de fin de journée. Vingt-et-une heures, deuxième partie. Le final. Plus fort, plus haut, place aux ténors ! Dix minutes de folie avant le repos nocturne. Nous avons repéré, dans l'orchestre, un trouble-fête, difficile à identifier. Un envoyé d'une troupe rivale qui se mèle, incognito, à celle de notre jardin pour semer la zizanie, c'est certain : Il chante faux ! Faux vous dis-je, il chante faux ! C'est lui qui couaque, profitant du moindre temps mort, de la moindre respiration musicale, pour émettre d'affreux « tooot » grossiers et vulgaires, indignes d'une symphonie de jardin. Connaissez-vous le moyen de faire taire ce perturbateur ? C'est urgent.

mardi 10 avril 2007

Sondages

Tous les instituts de sondage corrigent les données brutes recueillies avant d'en publier les résultats. Ils interprètent, comparent, minimisent ou gonflent, selon des critères mystérieux qui leur appartiennent, et dont ils gardent jalousement le secret. C'est ce qui fait la différence, si je comprends bien, entre les réponses des différents organismes à partir de bases identiques. Les instituts n'interviennent qu'avant une élection. Heureusement ! Imaginons qu'ils le fassent après : ils pourraient alors décréter que nos votes ne représentent pas la réalité, et qu'en « données corrigées » le résultat est tout autre. Nous avons dit blanc, mais c'est noir. C'est comme ça.
Pour savoir ce que Renelle souhaite pour son anniversaire, j'ai fait un sondage. Résultat brut : un bijou. En donnée corrigée (par moi) : un bisou.
Je plaisante, Renelle, je plaisante.

jeudi 5 avril 2007

La moustache d'Hercule Poirot

Nous regardons souvent les enquêtes d’Hercule Poirot, tirées des romans d’Agatha Christie, sur TMC. Les décors rétros, les costumes d'hier, le dialogue ampoulé et désuet, tout contribue à l’atmosphère très mondaine et feutrée de la série. David Suchet, le comédien qui joue le rôle du célèbre détective, correspond tout à fait, à mon avis, au personnage créé par la vieille dame anglaise. Tout serait parfait donc, mais un problème me turlupine. Dans ce genre de film, le moindre détail a son importance. Pourquoi Hercule Poirot n’a-t-il pas la même moustache à chaque épisode ? Veut-il, par ce biais, nous égarer, attirer notre attention sur son ornement pilifère, nous obligeant du même coup à négliger d'autres indices, pour que l’on ne trouve pas le coupable ? Il est fort, Poirot. Très fort.


mardi 3 avril 2007

Les épaules de Daniela

J’aime beaucoup les épaules de Daniela Lumbroso. Elles sont rondes, équilibrées, aux galbes parfaits. Et dorées comme des brioches. Je les suppose douces et veloutées. La détentrice de ces splendeurs vient de publier chez Plon : Françoise Dolto. La vie d'une femme libre., une biographie de la célèbre psychanalyste. Et de se faire étriller par Caroline Eliacheff, pédopsychiatre et psychanalyste elle aussi, dans le Nouvel Observateur. L'ouvrage est démoli. Un véritable massacre. Les épaules de Daniela seront-elles assez solides pour supporter de si lourdes critiques ?


vendredi 30 mars 2007

Solé

J'espère que, comme je le fais, vous ne ratez jamais le billet de Robert Solé, écrivain et journaliste, dans Le Monde. Courts, vifs, acérés, pleins d'esprit, ces textes sont de petites merveilles. Quelques secondes à savourer avant la lecture du journal.


Lien vers le site de Robert Solé.
Lien vers "Le Monde".

mercredi 28 mars 2007

Dodo

C'est, aujourd'hui, la 7ème journée nationale du sommeil.

Lu, ce matin, sur le site du Nouvel Obs. :

La dernière enquête TNS Healthcare, réalisée pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance, révèle que les Français dorment, en moyenne, 1h30 de moins qu'il y a 50 ans. Le gouvernement a présenté, en janvier dernier, un programme d'actions. Il prévoit de consacrer 6 millions d'euros en 2007 à l'information et la formation sur le sommeil, 500.000 euros au développement de centres du sommeil, et 400.000 à 600.000 euros à la recherche. Prochainement, l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé lancera aussi une campagne de sensibilisation sur le thème « dormir plus en France ».

Nos dirigeants veulent donc nous endormir. En ces temps de campagne électorale, je propose tout le contraire : être le plus éveillé possible. Non mais !


Lien vers le site du Nouvel Obs.

Les gants de Renelle

Renelle porte des gants. Souvent. Elle ne les enfile pratiquement jamais. Ou alors rarement. Ou quant il fait très froid. Non, elle les porte à la main, poing serré. C'est un « accessoire » dit-elle. Deux fois par semaine, régulièrement, depuis des années, Renelle dit : « J'ai perdu mes gants ». Naturellement. Comme une évidence, d'une voix neutre et posée. Il arrive que ce soit vrai. Cependant, neuf fois sur dix, ce n'est qu'une fausse alerte. Par expérience, nous connaissons, maintenant, les endroits où les retrouver. Un grand classique : la petite zone de la pente de garage juste devant la portière de la voiture, qui représente le lieu d'égarement le plus souvent utilisé. Une variante consiste à les repérer sous le véhicule. Dans ce cas, habituellement, il pleut. Le caniveau, devant la maison est également bien coté. Les stations d'essence bénéficient d'une belle notoriété, tout comme les restaurants, véritables pièges à gants, c'est bien connu. L'on pourrait citer également les amis, qui appellent, le lendemain de la soirée passée chez eux, pour signaler l'oubli. Tout cela est parfaitement maîtrisé et le « J'ai perdu mes gants » ne me perturbe que dans un seul cas de figure, bien plus fâcheux : la disparition des précieux accessoires au sein même de la maison. En général nous ne les retrouvons jamais. Jamais.

lundi 26 mars 2007

Ourlets

Pour toute personne normalement constituée, sachant lire, écrire, et compter, ne souffrant, par ailleurs, d'aucune phobie couturière, faire les ourlets de pantalons représente le summum de la difficulté domestique. Faire le ménage et la cuisine, s'occuper du jardin, bricoler, laver, repasser, tout cela est aisé et se maîtrise sans peine, avec un peu d'expérience. Ourler non. Prendre la mesure exacte, déterminer l'endroit précis où se fera le pli au bas du vêtement, et ce, pour chaque jambe, relève de calculs informatiques des plus alambiqués. Sans parler de la conséquence inévitable, régulière, sans échappatoire : la scène de ménage. Dans un couple, pour comptabiliser les disputes, c'est simple, il suffit de compter les pantalons. Cela débute par de petites phrases anodines : « C'est trop long; c'est trop court; ne bouge pas; tiens-toi droit. », phrases annonciatrices du conflit inter-conjoints. Bien entendu, et comme toujours, cela se termine chez la petite couturière du coin qui, d'un geste vif, pique une seule épingle dans l'étoffe. Le lendemain, le pantalon est prêt. Longueur impeccable des deux côtés, équilibre parfait, fils invisibles, petits renforts internes. Et avec revers, s'il-vous-plaît. Comment fait-elle ?


Le phrasé du cafetier

Il est, dans Paris, boulevard Raspail, un patron de bistrot tout à fait rigolo. À l'heure du coup de feu, suite à la demande d'un simple sandwich au jambon à emporter, il faut l'entendre hurler la commande à son commis, en cuisine : « Et un Paris-beurre export non-encornichonné, un ! ». Du grand art.


vendredi 23 mars 2007

Le profil de Néfertiti

Epouse d'Akhénaton, Néfertiti était d'une beauté légendaire. On dit que, dans le couple royal (!), elle exerçait un pouvoir considérable. Présente à toutes les manifestations et cérémonies, on la voit souvent représentée, sur des fresques et des bas-reliefs, en train de se montrer à la foule. Elle eut une énorme influence dans tous les domaines et fut à l'origine de grandes et nombreuses réformes. L'on raconte même qu'elle occupa la place de grande prêtresse du culte d'Aton, poste habituellement réservé, jusque là, au souverain.
Alors, ce profil ?


Buste de Néfertiti.
Musée égyptien de Berlin.

jeudi 22 mars 2007

Bleu

Bleu. Bleue comme l'eau. La mer. Bleus comme l'espace, le calme, la sérénité. Bleues comme les toiles de Folon. Bleus comme, quelquefois, les yeux de Renelle, par temps clair. Bleu comme un lagon, aux Antilles. Bleue comme la couleur des vacances. Bleue comme la mésange du jardin. Bleu comme le ciel d'Egypte. Bleus comme les volets de Provence. Bleus comme les collages de Matisse. Bleue comme la lavande. Bleus comme des motifs de céramique chinoise. Bleu clair, bleu azur, bleu de Prusse, bleu marine. Bleu-vert, bleu-gris, bleu-bleu. Bleu de toutes les couleurs. Bleu.


(Œuvre de Niki de Saint-Phalle).

mardi 20 mars 2007

Francophonie

Aujourd’hui, mardi 20 mars : Journée internationale de la Francophonie. Connaissez-vous cette pub qui passe régulièrement, ces temps-ci, à la télé ? Elle vante les mérites d’un organisme qui vous permet, en suivant ses cours, de maîtriser rapidement l’anglais et donc de vous offrir un atout supplémentaire pour votre vie professionnelle. Vient, ensuite, le témoignage d’une jeune fille qui confirme que, grâce à cette formation, la langue de nos amis britanniques n’a plus de secret pour elle. Et de citer le nom de la socièté bienfaitrice, qui se termine par « institute ».
Seulement voilà : elle prononce « tût » et non « tiout ». Problème. Le son « u » n’existe pas en anglais. Soit la personne n’est pas bilingue, et la démonstration tombe à plat, soit c’est fait exprès, et là, c’est très fort : l’école vous enseigne l’anglais mais vous oblige à garder votre accent d’origine pour conserver votre personnalité francophone. Chapeau !


Météo


Lorsque je regarde un bulletin météo, à la télé, je souhaite savoir si, le lendemain, il fera beau ou pas beau, s’il y aura du vent, de la pluie ou de la neige et quelles sont les températures prévues. De ces informations dépendra la prise de parapluie, de pull, voire de manteau, ou, au contraire, le choix d’une tenue légère. Or, c’est bien plus compliqué que cela.
Pour commencer, nous avons droit au temps qu’il a fait le jour même. Dans le cas où nous aurions oublié notre imperméable ou notre Kway à la maison, et que l’on soit rentré trempé, il nous est rappelé qu’il a plu. Merci beaucoup. Ensuite, à la vitesse de l’éclair, les présentateurs (trices) de la météo - qui ont le débit le plus rapide du PAF, on jurerait qu’ils (elles) s’expriment en sténo - nous parlent de pression atmosphérique et d’hechtopascal, devant des courbes bizarres qui ressemblent à celles des sondages pour la présidentielle. S'affiche ensuite la fameuse carte, avec soleil ou nuages. Comme nous n’avons rien compris au schéma précédent, on nous accorde, cette fois-ci, une explication précise : rond jaune égale beau temps, zone sombre égale pas beau temps. Enfin, les chiffres des températures signalent qu'il fera vingt degrés à Toulouse et quinze à Annecy, à nous qui comptons passer le week-end chez Tatie, dans le Limousin.
Je pense, avec nostalgie, au regretté Albert Simon qui, avant de connaitre la gloire sur Europe 1, était chargé du bulletin météo à Radio Le Caire. Il annonçait simplement, tous les matins, sûr de ne pas se tromper : « Beau temps sur toute la région ».

samedi 17 mars 2007

Le vin au restaurant

Au restaurant, donner son accord sur la qualité du vin choisi est toujours un moment délicat. Les quelques secondes passées à juger la valeur de la boisson en bouche, sous le regard du serveur bras tendu et bouteille à la main, semblent une éternité. Quatre-vingt-dix neuf fois sur cent, une fois la gorgée avalée, c’est d’un petit mouvement de tête discret que l’on signifie son aval, avec, toutefois, quelques variantes.
Dans un établissement réputé, avec sommelier et tout et tout, il va de soi, que, à priori, le vin est de haute cuvée. L’accord se donnera alors avec une légère crispation des lèvres et double hochement du menton, signes convenus de l’œnologue averti. Ailleurs, à une bonne table, le Bordeaux à la belle couleur, le Bourgogne ou la bouteille de Bandol, se verront décerner, mais cette fois avec un sourire complice de parfait connaisseur, le satisfecit de rigueur. Devant le petit vin de propriété, dans le restaurant de quartier, à moins d’une affreuse piquette, on acquiesce sobrement. Il ne s’agit, certes, pas de Romanée Conti, mais nous ne sommes pas, non plus, dans une maison étoilée. Dans ce cas, surtout pas de grand jeu, un simple « OK » rapide fait l’affaire.
Quoi qu’il en soit, si l’attitude diffère quelque peu, l’appréciation, régulièrement positive, est toujours factice. La seule fois où l’on aimerait bien donner un véritable avis, avant que tous les verres ne soient remplis, c’est sur le vin en pichet ou en carafe, modeste, anonyme, sans grade, à l’origine inconnue, celui du petit resto du coin. Mais là, on ne nous le propose jamais. Pas un mot. Nom d’un tonneau !


vendredi 16 mars 2007

Allo ?

Aujourd’hui, sur tous les téléphones, mobiles ou fixes, nous savons qui nous appelle avant même de prendre la communication. Grâce à « l’identifiant », le numéro, et même le nom de notre correspondant s’il est en mémoire, s’affichent et nous permettent, ainsi, d’anticiper l'accueil.
Fini le « ah, c’est toi ! » dès la reconnaissance de la voix familière, ou le « C'est qui ? » face au allo inconnu. C’est un peu comme jeter un œil à l'éventuel judas de sa porte d’entrée à chaque coup de sonnette, avant d’ouvrir. Est-ce un plus ? L’attente de la découverte ne procure-t-elle pas cet agréable léger frisson à chaque appel ? Vaut-il mieux voir inscrit sur l’emballage d’un paquet, colis ou cadeau, son contenu, au lieu de prendre le temps de la surprise ? Je ne sais pas. Cela dit, je l'avoue, tous nos téléphones sont programmés avec identifiants. Je le regrette, parfois.


mardi 13 mars 2007

Escapade à l'ouest

Nous ne connaissions pas le golfe du Morbihan. C’est fait. Nos amis, Françoise et Richard, nous ont fait découvrir, ce week-end, la région de Vannes et d’Arradon sous un soleil presque provençal. Voici quelques images pour apprécier, comme nous l’avons fait, les couleurs et la belle lumière bretonnes.





vendredi 2 mars 2007

Le chat de la voisine

Le chat de la voisine aime beaucoup notre paillasson. Il y fait la sieste tous les jours. Une fois la pause terminée, il fait pipi, et davantage, aux pieds de nos thuyas. Nos avons beau lui expliquer que sa maîtresse, elle aussi, possède de jolis buissons devant sa maison et un très beau paillasson, il ne veut rien entendre, c’est le nôtre qu’il préfère. La couleur peut-être, ou bien la texture, ou encore l’orientation. Ou alors, il nous trouve sympathiques. L’adresse doit être bonne : il y invite quelques fois ses copains. Nous faisons notre possible pour ne pas le déranger, en l’enjambant délicatement. Reconnaissant, il nous gratifie d’une paupière soulevée et, les jours de bonne humeur, d’un petit miaou discret. Le chat de la voisine aime beaucoup notre paillasson. Et ça nous embête. Chaperlipopette !