Renelle porte des gants. Souvent. Elle ne les enfile pratiquement jamais. Ou alors rarement. Ou quant il fait très froid. Non, elle les porte à la main, poing serré. C'est un « accessoire » dit-elle. Deux fois par semaine, régulièrement, depuis des années, Renelle dit : « J'ai perdu mes gants ». Naturellement. Comme une évidence, d'une voix neutre et posée. Il arrive que ce soit vrai. Cependant, neuf fois sur dix, ce n'est qu'une fausse alerte. Par expérience, nous connaissons, maintenant, les endroits où les retrouver. Un grand classique : la petite zone de la pente de garage juste devant la portière de la voiture, qui représente le lieu d'égarement le plus souvent utilisé. Une variante consiste à les repérer sous le véhicule. Dans ce cas, habituellement, il pleut. Le caniveau, devant la maison est également bien coté. Les stations d'essence bénéficient d'une belle notoriété, tout comme les restaurants, véritables pièges à gants, c'est bien connu. L'on pourrait citer également les amis, qui appellent, le lendemain de la soirée passée chez eux, pour signaler l'oubli. Tout cela est parfaitement maîtrisé et le « J'ai perdu mes gants » ne me perturbe que dans un seul cas de figure, bien plus fâcheux : la disparition des précieux accessoires au sein même de la maison. En général nous ne les retrouvons jamais. Jamais.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire