Pour toute personne normalement constituée, sachant lire, écrire, et compter, ne souffrant, par ailleurs, d'aucune phobie couturière, faire les ourlets de pantalons représente le summum de la difficulté domestique. Faire le ménage et la cuisine, s'occuper du jardin, bricoler, laver, repasser, tout cela est aisé et se maîtrise sans peine, avec un peu d'expérience. Ourler non. Prendre la mesure exacte, déterminer l'endroit précis où se fera le pli au bas du vêtement, et ce, pour chaque jambe, relève de calculs informatiques des plus alambiqués. Sans parler de la conséquence inévitable, régulière, sans échappatoire : la scène de ménage. Dans un couple, pour comptabiliser les disputes, c'est simple, il suffit de compter les pantalons. Cela débute par de petites phrases anodines : « C'est trop long; c'est trop court; ne bouge pas; tiens-toi droit. », phrases annonciatrices du conflit inter-conjoints. Bien entendu, et comme toujours, cela se termine chez la petite couturière du coin qui, d'un geste vif, pique une seule épingle dans l'étoffe. Le lendemain, le pantalon est prêt. Longueur impeccable des deux côtés, équilibre parfait, fils invisibles, petits renforts internes. Et avec revers, s'il-vous-plaît. Comment fait-elle ?
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