mercredi 28 novembre 2007

Le réveil de l'inconnue

J'ai retrouvé, hier, en rangeant de vieux cartons à dessin empoussiérés, ce croquis réalisé en 1968. C'était l'époque de "l'Ecole des Métiers d'Art". Qui est cette inconnue, cette anonyme camarade de promotion d'alors, qui a dormi, pendant de longues années, au milieu d'autres gribouillis au crayon, au fusain, à la craie, rares vestiges de mes années d'études ? Pourquoi a-t-elle le regard triste et lointain ? Est-elle devenue graphiste comme moi, ou bien styliste, décoratrice, architecte d'intérieur ? Se souvient-elle d'avoir posé pour moi, comme nous le faisions tous, à tour de rôle, lors des séances de "croquis habillé" dans l'amphi de l'hôtel Salé, rue de Thorigny, à Paris, là-même où, aujourd'hui, les murs sont recouverts des toiles de Picasso ? Cette jeune inconnue, pour m'avoir permis de remonter le temps, aura désormais un nom. Je vais l'appeler Madeleine.


lundi 26 novembre 2007

Tchékhov

En juin dernier, la troupe de l’Atelier-Théâtre d’Hachette-Livre, dirigée par Pascale Cousteix, donnait une représentation au Centre culturel Maurice Ravel, à Paris. Quatre petites pièces de Tchékhov constituaient le spectacle. L’occasion, une fois de plus, pour Renelle, de monter sur scène. La voici dans “Le jubilé”, sur des images extraites de la vidéo, filmée, comme d’habitude, par notre ami Guy Gibert, toujours fidèle au rendez-vous. Une belle soirée.









dimanche 25 novembre 2007

Le tarama de Guy

Guy et Jocelyne sont nos amis. Pour preuve, quand nous allons chez eux, Jocelyne nous accueille toujours par un " bonjour les amis ! ". Guy est un grand spécialiste du tarama. Un maître incontesté. Il le prépare lui-même et dose les ingrédients comme le ferait un laborantin. Le résultat est fameux : ni trop fort, ni trop fade, avec juste ce qu'il faut de citron pour valoriser la saveur des œufs de poisson, pour donner au tarama ce goût fin et subtil qui s'exhale en bouche. La teinte est belle, pâle, presque nacrée. Nous sommes loin de la mixture couleur garde-robe d’une Barbara Cartland, rose-bonbon et flashy, celle prête à être consommée, du commerce. Les petits blinis, gardés au chaud, se tartinent, avec précaution, de fines couches du précieux mélange. On savoure. C'est divin. Et si, en plus, il y a de la Vodka, alors...


mardi 6 novembre 2007

Arcimboldo

Nous comptions, le week-end dernier, aller visiter l’exposition Arcimboldo au musée du Luxembourg. Tous ces portraits anthropomorphes, composés à partir de fruits, légumes et autres plantes, nous tentaient par cet après-midi d’automne. Une fois sur place, on nous annonce deux heures d’attente. Deux heures de queue. Même si nous étions des végétariens acharnés, ardents défenseurs de la courgette et du potiron, patienter aussi longtemps sur le pavé parisien relèverait de l’exploit. Nous renonçons. Le ciel est sombre. Il fait froid. Ceux qui persistent commencent à avoir des fourmis dans les jambes. La quasi immobilité transforme petit à petit leurs visages. Les nez prennent des couleurs, deviennent poires, pommes, carottes ou aubergines. Les joues rosissent et se mutent en oranges, en pêches ou en grenades. Les oreilles sont pleurotes ou girolles, les mentons pommes de terre, figues de barbarie. Le vent fait danser les coiffures, elles se métamorphosent en scaroles, en frisées, en grappes de raisins blancs ou noirs. La rue de Vaugirard se change en un immense champ de maraîcher. C’est la ronde des céleris, des asperges, des artichauts, des poivrons ! Pauvres visiteurs qui font la queue et ne prennent pas la peine de se regarder les uns les autres. L’expo est dans la rue. Dites à monsieur Giuseppe Arcimboldo que ses toiles sont vivantes et qu'elles battent le pavé. Mais si, c'est vrai, nom d'un navet !


Expo Arcimboldo. 15 sept.- 13 janvier 2007.
Musée du Luxembourg. 19 rue de Vaugirard 75006 Paris.