J'espère que, comme je le fais, vous ne ratez jamais le billet de Robert Solé, écrivain et journaliste, dans Le Monde. Courts, vifs, acérés, pleins d'esprit, ces textes sont de petites merveilles. Quelques secondes à savourer avant la lecture du journal.
vendredi 30 mars 2007
mercredi 28 mars 2007
Dodo
C'est, aujourd'hui, la 7ème journée nationale du sommeil.
Lu, ce matin, sur le site du Nouvel Obs. :
La dernière enquête TNS Healthcare, réalisée pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance, révèle que les Français dorment, en moyenne, 1h30 de moins qu'il y a 50 ans. Le gouvernement a présenté, en janvier dernier, un programme d'actions. Il prévoit de consacrer 6 millions d'euros en 2007 à l'information et la formation sur le sommeil, 500.000 euros au développement de centres du sommeil, et 400.000 à 600.000 euros à la recherche. Prochainement, l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé lancera aussi une campagne de sensibilisation sur le thème « dormir plus en France ».
Nos dirigeants veulent donc nous endormir. En ces temps de campagne électorale, je propose tout le contraire : être le plus éveillé possible. Non mais !
Les gants de Renelle
Renelle porte des gants. Souvent. Elle ne les enfile pratiquement jamais. Ou alors rarement. Ou quant il fait très froid. Non, elle les porte à la main, poing serré. C'est un « accessoire » dit-elle. Deux fois par semaine, régulièrement, depuis des années, Renelle dit : « J'ai perdu mes gants ». Naturellement. Comme une évidence, d'une voix neutre et posée. Il arrive que ce soit vrai. Cependant, neuf fois sur dix, ce n'est qu'une fausse alerte. Par expérience, nous connaissons, maintenant, les endroits où les retrouver. Un grand classique : la petite zone de la pente de garage juste devant la portière de la voiture, qui représente le lieu d'égarement le plus souvent utilisé. Une variante consiste à les repérer sous le véhicule. Dans ce cas, habituellement, il pleut. Le caniveau, devant la maison est également bien coté. Les stations d'essence bénéficient d'une belle notoriété, tout comme les restaurants, véritables pièges à gants, c'est bien connu. L'on pourrait citer également les amis, qui appellent, le lendemain de la soirée passée chez eux, pour signaler l'oubli. Tout cela est parfaitement maîtrisé et le « J'ai perdu mes gants » ne me perturbe que dans un seul cas de figure, bien plus fâcheux : la disparition des précieux accessoires au sein même de la maison. En général nous ne les retrouvons jamais. Jamais.
lundi 26 mars 2007
Ourlets
Pour toute personne normalement constituée, sachant lire, écrire, et compter, ne souffrant, par ailleurs, d'aucune phobie couturière, faire les ourlets de pantalons représente le summum de la difficulté domestique. Faire le ménage et la cuisine, s'occuper du jardin, bricoler, laver, repasser, tout cela est aisé et se maîtrise sans peine, avec un peu d'expérience. Ourler non. Prendre la mesure exacte, déterminer l'endroit précis où se fera le pli au bas du vêtement, et ce, pour chaque jambe, relève de calculs informatiques des plus alambiqués. Sans parler de la conséquence inévitable, régulière, sans échappatoire : la scène de ménage. Dans un couple, pour comptabiliser les disputes, c'est simple, il suffit de compter les pantalons. Cela débute par de petites phrases anodines : « C'est trop long; c'est trop court; ne bouge pas; tiens-toi droit. », phrases annonciatrices du conflit inter-conjoints. Bien entendu, et comme toujours, cela se termine chez la petite couturière du coin qui, d'un geste vif, pique une seule épingle dans l'étoffe. Le lendemain, le pantalon est prêt. Longueur impeccable des deux côtés, équilibre parfait, fils invisibles, petits renforts internes. Et avec revers, s'il-vous-plaît. Comment fait-elle ?
Le phrasé du cafetier
Il est, dans Paris, boulevard Raspail, un patron de bistrot tout à fait rigolo. À l'heure du coup de feu, suite à la demande d'un simple sandwich au jambon à emporter, il faut l'entendre hurler la commande à son commis, en cuisine : « Et un Paris-beurre export non-encornichonné, un ! ». Du grand art.
vendredi 23 mars 2007
Le profil de Néfertiti
Epouse d'Akhénaton, Néfertiti était d'une beauté légendaire. On dit que, dans le couple royal (!), elle exerçait un pouvoir considérable. Présente à toutes les manifestations et cérémonies, on la voit souvent représentée, sur des fresques et des bas-reliefs, en train de se montrer à la foule. Elle eut une énorme influence dans tous les domaines et fut à l'origine de grandes et nombreuses réformes. L'on raconte même qu'elle occupa la place de grande prêtresse du culte d'Aton, poste habituellement réservé, jusque là, au souverain.
Alors, ce profil ?
Musée égyptien de Berlin.
jeudi 22 mars 2007
Bleu
Bleu. Bleue comme l'eau. La mer. Bleus comme l'espace, le calme, la sérénité. Bleues comme les toiles de Folon. Bleus comme, quelquefois, les yeux de Renelle, par temps clair. Bleu comme un lagon, aux Antilles. Bleue comme la couleur des vacances. Bleue comme la mésange du jardin. Bleu comme le ciel d'Egypte. Bleus comme les volets de Provence. Bleus comme les collages de Matisse. Bleue comme la lavande. Bleus comme des motifs de céramique chinoise. Bleu clair, bleu azur, bleu de Prusse, bleu marine. Bleu-vert, bleu-gris, bleu-bleu. Bleu de toutes les couleurs. Bleu.
mardi 20 mars 2007
Francophonie
Aujourd’hui, mardi 20 mars : Journée internationale de la Francophonie. Connaissez-vous cette pub qui passe régulièrement, ces temps-ci, à la télé ? Elle vante les mérites d’un organisme qui vous permet, en suivant ses cours, de maîtriser rapidement l’anglais et donc de vous offrir un atout supplémentaire pour votre vie professionnelle. Vient, ensuite, le témoignage d’une jeune fille qui confirme que, grâce à cette formation, la langue de nos amis britanniques n’a plus de secret pour elle. Et de citer le nom de la socièté bienfaitrice, qui se termine par « institute ».
Seulement voilà : elle prononce « tût » et non « tiout ». Problème. Le son « u » n’existe pas en anglais. Soit la personne n’est pas bilingue, et la démonstration tombe à plat, soit c’est fait exprès, et là, c’est très fort : l’école vous enseigne l’anglais mais vous oblige à garder votre accent d’origine pour conserver votre personnalité francophone. Chapeau !
Météo
Lorsque je regarde un bulletin météo, à la télé, je souhaite savoir si, le lendemain, il fera beau ou pas beau, s’il y aura du vent, de la pluie ou de la neige et quelles sont les températures prévues. De ces informations dépendra la prise de parapluie, de pull, voire de manteau, ou, au contraire, le choix d’une tenue légère. Or, c’est bien plus compliqué que cela.
Pour commencer, nous avons droit au temps qu’il a fait le jour même. Dans le cas où nous aurions oublié notre imperméable ou notre Kway à la maison, et que l’on soit rentré trempé, il nous est rappelé qu’il a plu. Merci beaucoup. Ensuite, à la vitesse de l’éclair, les présentateurs (trices) de la météo - qui ont le débit le plus rapide du PAF, on jurerait qu’ils (elles) s’expriment en sténo - nous parlent de pression atmosphérique et d’hechtopascal, devant des courbes bizarres qui ressemblent à celles des sondages pour la présidentielle. S'affiche ensuite la fameuse carte, avec soleil ou nuages. Comme nous n’avons rien compris au schéma précédent, on nous accorde, cette fois-ci, une explication précise : rond jaune égale beau temps, zone sombre égale pas beau temps. Enfin, les chiffres des températures signalent qu'il fera vingt degrés à Toulouse et quinze à Annecy, à nous qui comptons passer le week-end chez Tatie, dans le Limousin.
Je pense, avec nostalgie, au regretté Albert Simon qui, avant de connaitre la gloire sur Europe 1, était chargé du bulletin météo à Radio Le Caire. Il annonçait simplement, tous les matins, sûr de ne pas se tromper : « Beau temps sur toute la région ».
samedi 17 mars 2007
Le vin au restaurant
Au restaurant, donner son accord sur la qualité du vin choisi est toujours un moment délicat. Les quelques secondes passées à juger la valeur de la boisson en bouche, sous le regard du serveur bras tendu et bouteille à la main, semblent une éternité. Quatre-vingt-dix neuf fois sur cent, une fois la gorgée avalée, c’est d’un petit mouvement de tête discret que l’on signifie son aval, avec, toutefois, quelques variantes.
Dans un établissement réputé, avec sommelier et tout et tout, il va de soi, que, à priori, le vin est de haute cuvée. L’accord se donnera alors avec une légère crispation des lèvres et double hochement du menton, signes convenus de l’œnologue averti. Ailleurs, à une bonne table, le Bordeaux à la belle couleur, le Bourgogne ou la bouteille de Bandol, se verront décerner, mais cette fois avec un sourire complice de parfait connaisseur, le satisfecit de rigueur. Devant le petit vin de propriété, dans le restaurant de quartier, à moins d’une affreuse piquette, on acquiesce sobrement. Il ne s’agit, certes, pas de Romanée Conti, mais nous ne sommes pas, non plus, dans une maison étoilée. Dans ce cas, surtout pas de grand jeu, un simple « OK » rapide fait l’affaire.
Quoi qu’il en soit, si l’attitude diffère quelque peu, l’appréciation, régulièrement positive, est toujours factice. La seule fois où l’on aimerait bien donner un véritable avis, avant que tous les verres ne soient remplis, c’est sur le vin en pichet ou en carafe, modeste, anonyme, sans grade, à l’origine inconnue, celui du petit resto du coin. Mais là, on ne nous le propose jamais. Pas un mot. Nom d’un tonneau !
vendredi 16 mars 2007
Allo ?
Aujourd’hui, sur tous les téléphones, mobiles ou fixes, nous savons qui nous appelle avant même de prendre la communication. Grâce à « l’identifiant », le numéro, et même le nom de notre correspondant s’il est en mémoire, s’affichent et nous permettent, ainsi, d’anticiper l'accueil.
Fini le « ah, c’est toi ! » dès la reconnaissance de la voix familière, ou le « C'est qui ? » face au allo inconnu. C’est un peu comme jeter un œil à l'éventuel judas de sa porte d’entrée à chaque coup de sonnette, avant d’ouvrir. Est-ce un plus ? L’attente de la découverte ne procure-t-elle pas cet agréable léger frisson à chaque appel ? Vaut-il mieux voir inscrit sur l’emballage d’un paquet, colis ou cadeau, son contenu, au lieu de prendre le temps de la surprise ? Je ne sais pas. Cela dit, je l'avoue, tous nos téléphones sont programmés avec identifiants. Je le regrette, parfois.
mardi 13 mars 2007
Escapade à l'ouest
Nous ne connaissions pas le golfe du Morbihan. C’est fait. Nos amis, Françoise et Richard, nous ont fait découvrir, ce week-end, la région de Vannes et d’Arradon sous un soleil presque provençal. Voici quelques images pour apprécier, comme nous l’avons fait, les couleurs et la belle lumière bretonnes.
vendredi 2 mars 2007
Le chat de la voisine
Le chat de la voisine aime beaucoup notre paillasson. Il y fait la sieste tous les jours. Une fois la pause terminée, il fait pipi, et davantage, aux pieds de nos thuyas. Nos avons beau lui expliquer que sa maîtresse, elle aussi, possède de jolis buissons devant sa maison et un très beau paillasson, il ne veut rien entendre, c’est le nôtre qu’il préfère. La couleur peut-être, ou bien la texture, ou encore l’orientation. Ou alors, il nous trouve sympathiques. L’adresse doit être bonne : il y invite quelques fois ses copains. Nous faisons notre possible pour ne pas le déranger, en l’enjambant délicatement. Reconnaissant, il nous gratifie d’une paupière soulevée et, les jours de bonne humeur, d’un petit miaou discret. Le chat de la voisine aime beaucoup notre paillasson. Et ça nous embête. Chaperlipopette !
jeudi 1 mars 2007
Turlututu
Depuis quelques temps, il est devenu très tendance de ne plus se vouvoyer. C’est la mode du tu. Dans les entreprises, avec les personnes que l’on rencontre pour la première fois, avec les amis d’amis, entre générations, sur internet, sur les plateaux de télévision, en soirée, partout. Tu tut ! Le tu nouveau est arrivé. Fini le vous, empesé, distant, protocolaire. Vive le tu, amical, joyeux, proche. Désormais, on ne prend plus de rendez-vous, mais des rendez-tu. Le saviez-tu ?