lundi 26 février 2007

Crayon

J’aime écrire avec un crayon. J’en possède des dizaines, bien taillés, prêts à courir sur la feuille blanche. Les traces de la mine laissées sur le papier sont fragiles puisque effaçables. Les textes n’ont ainsi que plus de valeur. Mais curieusement, l’usage de la gomme m’est inconnu. En cas de besoin, je raye, je rature, je gribouille. Le crayon permet, au-delà des mots, d’exprimer la force des idées, ou, au contraire, leur vulnérabilité. À travers l’outil, on devine la main qui appuie, qui écrase, qui se crispe. D’autres fois, l’instrument effleure délicatement le support, dépose comme une caresse. Par la pression des doigts, les signes sont, quelques fois, noirs, gras, pesants. Ils peuvent aussi être aériens, légers, presque transparents. Le crayon fait parler l’écriture. Avec lui, les mots hurlent ou chuchotent, déclament ou confient un secret. Comme pour un dessin, pour un croquis, la ligne est vivante. J’aime écrire avec un crayon.


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